Inflation : la beaufitude chablaisienne progresse de 8,1%

Alors que l’Insee estime que l’inflation atteint 5,8% sur un an, un autre chiffre inquiète : celui de la progression de la beaufitude des hommes-blancs-cis-hétéro-privilégiés, qui atteint des sommets sur notre territoire. 

Tout le monde ressent les effets de l’inflation avec un pouvoir d’achat qui baisse. 42% des français les plus précaires auraient même supprimé un repas face à la flambée des prix de l’alimentaire, de 9% à 11% dans les grandes surfaces. Mais c’est une autre donnée qui inquiète l’Insee. « Nous avons procédé à de récents recensements dans le Chablais et il est apparu que la plus forte croissance n’est pas celle du taux de frontaliers, ni le nombre d’enfants prénommés Basil, ni même le coût de la vie, pourtant élevé, mais bel et bien la beaufitude », relate, perplexe, Candy Raton, chercheuse à l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). 

Une hausse inquiétante

D’après la scientifique, l’explication pourrait bien se trouver du côté du passage du Tour de France en Haute-Savoie et de la récente période de Coupe du Monde. « Le problème c’est que c’est un cercle vicieux, poursuit l’analyste, plus il y a de beaufs, plus ils se réunissent et plus on les réunit, plus ils se multiplient. »

Le maître de conférence Arthur Lut est allé plus loin, en détaillant chaque hausse de manière individuelle. « Les résultats sont vertigineux » résume-t-il, en agitant sa langue entre son index et son majeur sans que nous puissions comprendre le but de la manœuvre.

Alors que le prix du chocolat a augmenté de 10% et que la hausse de l’ensemble des produits alimentaires a atteint presque 16% le mois dernier, l’augmentation des récurrences de phrases de beaufs se situe elle aussi sur des sommets rarement observés. Quelques exemples :

  • “Un peu comme” serait prononcé 23% plus souvent
  • “Comme disait la jeune mariée” serait entendu 12% de plus que l’an dernier, légèrement en recul par rapport à “C’est ce qu’elles me disent toutes”, qui progresse de 16%
  • “Y a pas que ça qui est gros” et “Lui casser les pattes arrière” se maintiennent sur une croissance naturelle de 4%
  • Grosse surprise pour “Mettre la viande dans le torchon”, qui grimpe de 29%
  • Le classique “Y’a pas à tortiller du cul pour chier droit” enregistre une progression de quasiment 10%
  • “Y’a les anglais qui débarquent” est cependant en perte de vitesse, avec une baisse de 3%, qui compense néanmoins le désormais habituel “Baisse ta culotte c’est moi qui pilote”, en hausse de 6%
  • Plus dramatique encore : le sempiternel “C’est parti mon kiki” poursuit son ascension avec une hausse jamais enregistrée de 32%
  • Quelques nouvelles occurrences sont à noter, telles que “T’as une trichine dans le jambonneau” et “Comme mes couilles, toujours entre mes pattes”, apparaissent également en force dans l’étude, venant remplacer quelques désuétudes comme “Encore un que les boches n’auront pas” ou “Je vais libérer Mandela”
  • L’étude révèle également de bonnes performances pour “Je vais lui ratisser le bunker” et “me faire mazouter le pingouin”, toutes deux en progression de 4%, mais aussi pour “Parmesaner les lasagnes”, qui se stabilise à +/- 1%

La faute à l’équipe de foot féminin

Reste à savoir si cette inflation va se poursuivre ou se calmer. Rien n’est moins sûr, d’après Laurent Outhan, observateur auprès de l’Arcom : « Les JO attirent parfois un public un peu plus intellectuel, en dehors des retransmissions commentées par Candeloro et Montfort, mais étant donné les bons résultats des équipes masculines et féminines de foot locales, il faut se méfier » analyse-t-il, une bière à la main et un t-shirt avec des testicules dessinés au niveau du cou. Selon lui, l’équipe féminine du Thonon-Evian-Grand Genève, arrivée en demi-finale de Coupe de France face au PSG pourrait bien cristalliser un nouvel élan de beaufitude. « On entendait déjà dans les gradins quelques “il n’y a pas que Paris que je vais enculer” », relate l’observateur.

Premier effet visible : le retour des coupes mulets chez certains habitants de quartiers HLM du territoire qui, associées à un sac banane et au combo chaussettes-claquettes, commence à affoler sérieusement. « Personnellement, la pression, je la bois mais faut reconnaître que c’est du boulot pour l’entretenir », insiste avec fierté Roland Cullé en caressant sa nuque longue sur la terrasse du PMU de l’avenue du général De Gaulle, un pastis posé sur son ventre proéminent. 

Face à la perspective d’une répercussion sur les tendances politiques dans les urnes, les élus de Thonon Agglo ont annoncé s’emparer du dossier. 

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