À l’instar de nos confrères (bien plus sérieux) de Médiacités, nous vous proposons, en toute transparence, de suivre les procédures engagées contre nous.


Depuis sa création en 2020, malgré les très nombreux avertissements sur le caractère parodique de notre journal, notre petit torche-cul satirique a déjà un bilan judiciaire éloquent : des procédures ont été engagées contre nous dès les premiers mois d’existence, signe que nos articles humoristiques dérangent les pouvoirs locaux, principalement idéologiques et économiques plutôt que politique puisqu’à ce jour, aucun élu n’a déposé plainte contre nous.

À notre tour, nous devons parfois déposer plainte pour faire cesser du harcèlement ou poser une main courante pour signaler des intimidations.

En cumul, les sommes déboursées pour notre défense depuis notre création s’élèvent à

1 440 euros.

Voici le détail des procédures passées et en cours. Et si le cœur vous en dit, vous pouvez nous soutenir en faisant un don via la plateforme HelloAsso ou en versant un pourboire mensuel via Tipeee !


Baromètre

Tels des pamphlétistes, nous en profitons pour surveiller la bonne santé de notre société par les attaques aux libertés que nous prônons.
À ce jour, depuis le lancement officiel du mardi 8 décembre 2020 nous avons fait l’objet de :

  • 3 tentatives d’intimidation
  • 2 menaces de procès
  • Plusieurs allégations de plaintes
  • Un long argumentaire de pourquoi on ne devrait pas faire ce qu’on fait
  • Une dizaine de signalements pour faire supprimer des publications sur les réseaux sociaux
  • 2 bannissements par des politiciens sur les réseaux sociaux (mais, heureusement, la plupart des élus rigolent avec nous!)
  • 1 harcèlement en ligne
  • 1 plainte classée sans suite
  • 1 plainte avec constitution de partie civile

Voici le détail des affaires judiciaires :


“Affaire Jean-Christophe Thanos” : Plainte contre X

Le promoteur immobilier et ancien candidat à diverses élections Jean-Christophe Bernaz a déposé plainte contre X pour diffamation dans un article paru durant une campagne électorale, où un certain Jean-Christophe Thanos briguait un siège aux Nations Unies.

Chronologie des plaintes

Le 23 février 2021, l’article est relayé sur la page facebook de La Messagère et une plainte contre X est déposée par le plaignant durant le délai légal et il l’annonce publiquement par voie de presse.

Une enquête est diligentée par un officier de police judiciaire et l’affaire est classée sans suite par le Procureur de la République, qui décide qu’aucune poursuite pénale ne sera déclenchée.

Le plaignant, accompagné par un important cabinet d’avocats, dépose alors une nouvelle plainte auprès du juge d’instruction du tribunal judiciaire de Thonon avec constitution de partie civile et dépôt de consignation (afin de garantir une éventuelle amende en cas de plainte abusive) pour passer outre le classement sans suite précédemment prononcé par le Parquet.

Une commission rogatoire internationale est délivrée pour rouvrir l’enquête et saisir toute information utile, notamment chez l’hébergeur du site qui figure dans nos mentions légales. Les membres du bureau de l’association ainsi qu’un conseiller éditorial sont entendus à de multiples reprises et notre charte éditoriale est minutieusement étudiée par la Justice. Alertés, nos confrères du Gorafi se proposent de nous soutenir en intervenant comme témoin en cas de procès, afin d’exposer l’importance de la satire, tant dans la forme que dans le fond. Avec l’intervention d’un avocat spécialiste du droit de la presse, aucune mise en examen n’est prononcée.

L’article en cause

Paru dans une série consacrée aux candidats des élections départementales, l’article incriminé imagine un personnage grossier sous les traits d’un super-vilain chauve très puissant de l’univers Marvel (caractérisé dans les bandes dessinées par sa recherche du pouvoir absolu), bien décidé dans notre récit fictif à prendre le pouvoir à l’ONU en étant nommé “empereur international” pour instaurer un “ordre autoroutier galactique”. L’absurde avait été volontairement accentué en tous points par les différents auteurs : Jean-Christophe Bernaz ayant par exemple menacé dans la presse de porter plainte contre les opposants à l’autoroute pour “mise en danger de la vie d’autrui”, le personnage de notre article annonçait vouloir écraser physiquement avec sa voiture les opposants et les attaquer ensuite en justice pour “mise en danger postmortem de son véhicule”…

Les faits reprochés

Cinq phrases ont été considérées comme diffamatoires par le plaignant : le passage en prison du personnage (Thanos a été dans la prison de Kyln aux limites de l’univers) ; la citation du personnage qui déclare que tout le monde veut l’autoroute pour “aller chercher son oseille en Suisse” ; l’allusion à “la fortune de bobonne” ; l’aveu d’aimer rejeter un “max de gaz d’échappements” ; le calcul de l’émission de CO2 du personnage et sa menace d’écraser “quiconque s’opposerait au tronçon“.

Conclusion

Dans une ordonnance de non-lieu rendue le 1er août 2023 par le juge d’instruction de Thonon-les-Bains, la justice a décidé de confirmer le précédent classement sans suite en prononçant l’abandon de l’action judiciaire. Le plaignant réagit par une campagne de dénigrement en ligne, en dévoilant les noms et adresses des personnes entendues dans le cadre de l’instruction.