Grâce au succès de son radar, la mairie d’Allinges annonce offrir une séance photo à chaque couple qui se mariera sur la commune
Allinges, cette charmante bourgade nichée entre montagnes et fromageries, vient de révéler son nouveau talent caché : son radar de chantier au Crêt Baron, devenu un véritable paparazzi, qualifié de «radar à fric» et qui exaspère les Chablaisiens. “Ça clignote dans tous les sens”, saluait un habitant à nos confrères du Messager, admiratif de telles illuminations de Noël.
Nouveau talent
Mais à force de flasher sans arrêt et dans les deux sens, c’est une nouvelle utilité qui a été trouvée à l’objet. “Dans nos contrées, il n’y a pas que le fromage qui fond mais aussi les cœurs et la municipalité cherchait une solution pour prouver que ce n’est pas une “pompe à fric” comme on peut l’entendre ici et là, mais bel est bien un système de sécurisation double-sens à expiation pécuniaire par prélèvement en cas de non-considération de l’ataraxie sociale“, détaille, limpide, Frédéric le délégué à la communication municipale, qui explique que le radar-chantier va maintenant se concentrer sur ce qui compte vraiment : l’amour ! “On a eu comme une révélation soudaine un lundi matin en buvant un petit crépy, on pouvait contribuer à notre manière à l’explosion de bonheur sur notre territoire“, déclare le maire d’Allinges, le sourire aux lèvres, en annonçant, à l’occasion de la Saint Valentin, que la municipalité offrait des séances photo gratuites aux couples qui se marieront sur la commune.
Trouver une solution au déferlement de flash
Depuis que la vitesse est passée à 50 km/h, ce radar n’arrêtait plus de se déclencher. Au point que les automobilistes sont désormais obligés de mettre pied à terre et de pousser leur véhicule pour respecter la nouvelle limitation. “On devait de toute manière trouver une solution parce que les engins de chantier étaient eux-mêmes flashés par leur propre radar et plusieurs milliers d’euros d’amendes ont déjà été facturés à l’entreprise de travaux publics“, relate le conseiller départemental Richard Baud.
Désormais, chaque couple qui décide de se dire “oui” sur le territoire d’Allinges pourra donc bénéficier d’une séance photo très spéciale avec le désormais fameux radarazzi de l’amour. Mais attention aux exigences artistiques ! “Il ne tolère pas les grimaces et les faux sourires, il veut du naturel !“, prévient le maire. “Il est plutôt doué pour repérer les moments romantiques, même si parfois il peut se montrer un peu trop zélé avec le zoom“, témoignent Michèle et Augustine, un jeune couple de cinquantenaires qui se sont rencontrées au loto du foot à l’occasion d’une double quine. “On est sûr que notre album de mariage sera unique en son genre“, s’exclame une autre jeune mariée, déjà impatiente de poser devant cet improbable photographe.
Seul bémol : la durée de la séance et le temps de récupération des photo. “On doit attendre parfois jusqu’à 3 minutes pour qu’un véhicule passe que que l’appareil se déclenche et ensuite on doit patienter jusqu’à deux semaines pour que la Préfecture de Police nous transmette les clichés“, se souviennent Ahmed Épan et Homère Dalor, les premiers mariés à en avoir profité.
Qui aurait cru qu’un simple radar de chantier pourrait devenir le symbole de l’amour dans toute la région et devenir le chouchou des couples ? À Allinges, décidément, rien n’est impossible, même pas se faire flasher en plein élan romantique !
Serge Groleowl
avec Victor Segma
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