Hors de question que le problème de l'an dernier se reproduise. Plus personne ne dérobera les décorations de Noël.
La commune a trouvé une solution imparable. Alors que, l’an dernier, des sculptures et des sapins avaient été dérobés sur les ronds-points, la municipalité se devait de faire quelque chose pour mettre un terme à ces exactions.
« Nous avons fait un choix fort et courageux, comme le demande notre statut d’élus et, grâce à l’expérience acquise avec nos nichoirs, nous avons décidé de faire décorer l’espace public avec du fait maison que personne n’aura envie de cambrioler », explique le maire François Deville.
Et en effet, qui serait suffisamment inconscient pour vouloir d’un rondin avec une carotte dans son jardin ? Absolument personne, et si personne n’en veut, personne ne le vole. Du génie.
Flemme, économie ou greenwashing ?
Mais l’innovation de la commune ne s’arrête pas là.
« Maintenant, on laisse même certaines déco toute l’année, comme ça les gens ne les remarquent même plus », ajoute le directeur des services techniques, citant les guirlandes de joyeuses fêtes installées à demeure dans certains hameaux.
Sur le sujet, l’adjointe à l’environnement Claudine Faudot est particulièrement enthousiaste : « Comme il n’y a plus vraiment de saison, pour une fois nous serons en avance sur le changement climatique que nous allons soutenir de toutes nos forces avec le CO2 supplémentaire que va générer la nouvelle autoroute de mon Jacky (son mari, président de Oui au désenclavement, ndlr) et avec ça, personne ne pourra dire que nous ne sommes pas visionnaire »
On n’arrête plus le progrès.
Inspiration Saône-et-Loirienne
La pratique nous ayant étonné, nos journalistes ont souhaité en savoir plus et l’édile François Deville avoue s’être inspiré d’une pratique de Chagny, une bourgade de Saône-et-Loire, dont la légende se raconte chaque année au congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France.
Celle-ci, au siècle dernier, durant la seconde partie des années 80, ayant conscience que ses décorations de Noël étaient parmi les plus belles de 1932, avait décidé de les laisser toute l’année.
« Il suffit d’une simple maintenance avant la nouvelle mise en service au moment de la Saint Nicolas et le tour est joué », explique le maire chagnotin d’aujourd’hui, le but étant de changer les ampoules qui avaient grillé, ainsi que celles qui s’éteignent au fur et à mesure, jour après jour jusqu’à l’épiphanie et l’extinction finale.
Mais, à force de s’enlaidir avec la météo, les décorations ont provoqué un nouvel effet, que recherchent aujourd’hui les communes comme Allinges : depuis des années, la commune n’a plus enregistré aucun vol ni dégradation.
Qui aurait pu penser à l’époque que cette ville qui brûle un arlequin à la mi-carême allait être un exemple à suivre ?
Angèle Leptrig
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