Afin de poursuivre sa démarche internationale, un lycée thononais lance un bac français accent suisse
En janvier dernier, le ministère de l’Education Nationale a choisi le lycée Saint-Joseph de Thonon-les-Bains pour mettre en place un bac français international comme le relataient nos confrères du Messager. L’établissement thononais sera le seul établissement de Haute-Savoie qui proposera cette formation. “Une vraie chance que savent apprécier les futurs bacheliers !” comme le signale le nouveau directeur, Florent Person, à notre reporter. Pas peu fier de cette ouverture prochaine, le chef d’établissement ajoute : “Apprendre le français avec un accent américain, belge, allemand, québécois ou congolais…c’est pas donné à tout le monde“.
L’établissement proposait jusqu’alors un cursus section européenne, dès la Seconde, optionnel, et où seules les notes au-dessus de la moyenne comptaient pour l’examen final. Il est possible d’étudier, dans ces classes, l’anglais ou l’italien…”mais les élèves avaient du mal à bredouiller trois mots dans la langue de Shakespeare ou de Dante“, nous révèle le proviseur.
Les écoliers français toujours pas au niveau
Et pour cause ! Les trois quarts des élèves n’arrivent pas à se faire comprendre en anglais en fin de collège, révèle une étude du Conseil national d’étude des systèmes scolaires (CNESCO) publiée récemment. Ils comprennent la langue beaucoup mieux qu’il y a dix ans, mais n’arrivent toujours pas à la parler pour une majorité de jeunes à la fin de la troisième. L’apprentissage tardif de la langue et les classes surchargées sont mis en cause.
Ils sont nuls
“Arrêtons cet enseignement inutile !” lance, goguenard, Pap Ndiaye, Ministre de l’Éducation nationale, à notre journaliste venu à sa rencontre rue de Grenelle. Il faut d’après lui être au plus proche de la réalité de terrain. “C’est pour cela que nous allons ouvrir à titre expérimental une section français accent suisse au lycée Saint-Joseph de Thonon. Cela sera beaucoup plus accessible pour les élèves chablaisiens ! Et si ça fonctionne bien, nous ouvrirons l’an prochain une section français accent belge à Lille“, ajoute le Ministre qui souhaite relever le niveau des élèves en langues étrangères.
“Pour la plupart, le français est déjà une langue étrangère ! Ils sont nuls…autant leur simplifier la vie en leur proposant ce type d’option. Nous n’allons pas leur imposer des cours dont ils ne comprennent pas le moindre mot ! ça va le chalet, ou bien ?“, lance Florent Person qui s’entraîne quotidiennement à acquérir l’accent suisse. Pas une mince affaire !
Vocabulaire sans poser les plaques
Nos jeunes frontaliers en devenir auront ainsi des cours d’expression pour maîtriser “se mailler”, “avoir le va-va” ou encore “en cheni” mais aussi des cours de vocabulaire pour devenir bilingue et ponctuer ses phrases de “nonante”, “ça joue”, “y roille“ ou bien de “ou bien!?”. Enfin, des ateliers pratiques leur permettront d’apprendre à se servir d’un Q-Tip, de mettre le signofile, de manger des raisinets ou encore de faire la poutze avec la panosse sans s’encoubler avant un petit clopet. Tout cela dans le but de mieux devenir de futurs “navetteurs”.
D’après les informations qui nous sont parvenues, il semblerait même que si le dispositif fonctionne, il serait étendu à tout le territoire, se répartissant les spécialisations. Ainsi le lycée de Douvaine hériterait de l’option “Canton de Genève”, avec ateliers soupes et Longeole. Ceux de Thonon seraient quant à eux tournés vers les spécificités Vaudoises tels que les malakoffs (mais rien à voir avec les assurances). À Evian, l’initiation serait plus spécifique au Valaisan, avec une spécialisation Abricotine et Fendant.
Pour les jeunes ou les parents intéressés, chacun des trois établissements de l’enseignement catholique de Thonon ouvre ses portes, samedi 25 février prochain, de 9h à 13h. « Des élèves assureront l’accueil, et il sera possible de rencontrer les personnels administratifs, les professeurs, et de poser des questions, notamment sur cette nouvelle mention du baccalauréat », souligne Florent Person qui, dans un sourire, révèle que l’événement s’intitulera “passe ta matu d’abord”.
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