Thonon, Culture et Mépris : acte 38.
Voilà de nombreuses années que la Ville de Thonon chie sur ses artistes. C’est même une vieille tradition.
Si certains tirent leur épingle du jeu, à l’image de quelques artistes contemporains (qui se critiquent entre eux) ou autres praticiens de musique classique qui ont toujours mis un point d’honneur à ce que les édiles successifs repartent avec le cul propre, les autres continuent à se faire cracher dessus tel un trottoir de la rue Chante Coq.
Une niche de Noël
C’est ainsi que la ville a prévu une petite niche pour ces chiens de saltimbanques, (sans doute inspirée des nichoirs à couilles allingeois).
Les artistes qui s’y produiront bénéficieront d’une prise au vent absolument idéale pour bien se peler le jonc en cette période hivernale. Bien sûr, des marrons (pas chauds) seront à disposition du public pour leur jeter à la gueule (le service culture nous indique que des boules de neige bien tassées pourront également faire l’affaire si la météo le permet).
Interrogé, le Grand Arminjon se livre sans concession : « Eh oh, qu’est-ce qu’ils veulent les musicastres ?! Je leur ai foutu la guirlande de ma grand-mère, les deux enceintes de mon neveu et les 3 spots de ma cave… vous verrez un jour ils me demanderont des salles pour répéter ! Sans déc’ ! ».
Lui faisant remarquer que la déco et la technique étaient dignes des plus de cent millions d’euros de budget de la ville, et qu’à ce titre personne ne se risquerait à cracher sur la guirlande de mémé, notre équipe lui soumettait alors l’idée selon laquelle la surface mise à disposition pourrait tout au plus permettre d’entreposer les instruments de musique… mais sans les musiciens !
L’adjointe à la culture intervient alors : « Oh ! Un concert avec les instruments dans une niche et les musiciens sur le trottoir, c’est tellement original, une véritable œuvre contemporaine ! Christophe tu es si beau. »
Réponse plus pragmatique du Roi : « S’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à arrêter de jouer pour la municipalité ! ».
Pas faux. On les entend moins les p’tits troubadours là !
Élise Culet
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