La ville de Thonon-les-Bains a lancé une grande campagne de relance de la consommation locale et débloque 300 000 € sous forme de bons d’achat qu’on peut acheter.
Si la nouvelle a fait grand bruit, elle a laissé une partie des administrés perplexes. Beaucoup se sont émus des conditions d’octroi pour le moins originales : avoir une connexion internet et une carte bancaire.
Nous avons rencontré quelques uns de ces habitants dubitatifs. Thomas, par exemple, s’insurge : « C’est contre-productif, les mecs n’ont pas de cerveau c’est pas possible !? Les gens qui possèdent une connexion internet et une carte bleue ne sont pas cons, ils commandent sur Amazon dans 100% des cas. Aucun bon de relance ne sera utilisé dans ces conditions. En même temps avec cette possibilité, qui déciderait de se ruiner pour engraisser des portes de prisons ? Jeff Besos à le sourire, lui ! ».
Le Collectif NLP* rétorque : « C’est toujours la même chose, il est de bon ton de critiquer pour critiquer ; même quand des cadeaux sont faits cela ne convient jamais. Nous tenons évidemment à saluer cette démarche de la Mairie qui permettra de venir en aide aux gens qui éprouvent des difficultés, sans pour autant aider les vrais pauvres ; ça c’est d’la politique sociale de droite ! » se félicite ainsi le porte-parole du mouvement.
Face à la polémique, en coulisse, on s’active. Contactée par notre rédaction, la Mairie nous confirme :
« Il y a un gros malentendu sur cette mesure !
Initialement, elle ne devait pas directement toucher la population. Les 300 000 euros devaient être directement reversés aux commerçants (en plus de leur offrir un sapin) afin d’amortir la baisse des prix qu’on leur a proposée.
Vous savez, après des mois de confinement, les gens ne sont plus connectés à la réalité locale. Ils ne perçoivent plus que la réalité nationale par les chaines de grande écoute.
On voulait à tout prix éviter une apoplexie suite à la redécouverte de l’expresso à cinq euros ou encore l’hémiplégie faciale de l’inconscient qui se rend au ski avec un billet de cent.
On avait alors pensé demander une baisse des prix à nos commerçants durant quelques mois, compensée par l’allocation de la somme de 300 000 € ; une espèce de SAS de décompression, avant d’assommer de nouveau le consommateur.
Le problème c’est qu’à l’annonce d’une “baisse des prix” beaucoup de commerçants ont commencé à perdre leurs dents et à parler Tchétchène !*
On a alors compris que s’adresser au peuple serait peut-être plus aisé.
En plus on s’est dit que donner un papier avec un numéro dessus à nos concitoyens les impliqueraient d’avantage dans notre adaptation d’un vieux concept grec de démocratie. Ils sont déjà contents de le faire lors des élections, tout ça pour repartir avec leur frustration, alors en repartant avec un paquet, on s’est dit que ça ne pouvait pas rater ! »
Pourtant, c’est assez simple : vous achetez un chèque cadeau (enfin, c’est pas un cadeau puisque vous le payez mais vous comprenez l’idée), après quoi la ville vous offre un autre chèque (vraiment cadeau cette fois), mais seulement après avoir activé le premier. Mais attention, les deux n’ont pas la même durée limite d’utilisation : le premier dure 1 an, le second 6 mois. Ensuite, quand vous vous pointez chez un commerçant, vous lui remettez les deux chèques et c’est à lui de se prendre la tête pour les retrouver, les déclarer et récupérer la somme.
À la question de l’impact d’une telle mesure, une source proche du dossier nous confie : « Sans doute aucun, à part faire parler l’opposition ; 300 000 euros … bons de 20 euros… 35 000 habitants… à quoi vous attendez-vous ?! »
Reste à savoir si les 42% des Thononais concernés se battront pour obtenir leur bon !
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*Nique Les Pauvres
**Il a également été fait état de saignements d’oreilles mais l’enquête ouverte n’a pas encore permis d’établir la réalité de ces faits.
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