Après trois courriers, Hadopi veut fermer le hameau de Torrent

Comme 11% des internautes français, la commune de Lugrin a aussi eu le droit aux courriers de réprimande de la Hadopi. En cause : son hameau dénommé Torrent.

En cas de téléchargement illégal d’un film ou d’une musique en pair à pair (une technique de téléchargement basée sur l’échange de fichiers), il est de notoriété publique que la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi, qui a récemment fusionnée avec le CSA pour devenir l’Arcom) envoie un courrier d’avertissement. Après trois messages, c’est la sanction et c’est ce qui se produit pour ce petit hameau du bord du Léman.

µTorrent

« On a enfin découvert The Pirate Bay, c’est sûr que c’est ici qu’a été inventé eMule, le célèbre logiciel de partage de fichiers », martèle Roch-Olivier Maistre, le président de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, certain que ses enquêteurs ont identifié la source de tous les torrents, ces fichiers utilisants le protocole BitTorrent de transfert de poste à poste.

Mais la municipalité de Lugrin a eu beau répondre à chaque courrier depuis 10 ans en expliquant que le village des rives du pays d’Évian s’appelait Torrent depuis bien plus longtemps que l’existence de l’informatique, l’administration a décidé de frapper fort en faisant fermer le hameau. « C’est incompréhensible, il n’y a que deux rues et ce patelin ne nous sert que comme port de tourisme », relève le maire de la commune. « Franchement, je ne pensais pas que quelqu’un d’autre qu’un frontalier qui passe la douane de Saint-Gingolph pouvais connaître l’existence de ce lieu-dit. »

Face au manque de compréhension des hautes autorités et au foutoir que provoquerait la fermeture de la RD1005 à ce niveau, les élus locaux ont décidé de mettre de l’eau dans leur vin.

La commune a ainsi décidé de renommer le hameau « Streaming », pour rentrer dans les clous de la légalité et « cela collera mieux à notre époque », conclut l’édile.

Serge Groleowl (sur une idée de Dominique Labordji)

La Messagère Libérée est un journal associatif qui est gratuit mais qui a de nombreux frais pour exister. On a donc besoin du soutien de nos lecteurs pour continuer à vous proposer du contenu de qualité : partagez nos articles, parlez de nous et contribuez à notre action par un don, ponctuel ou régulier !

Même 1€ ça nous aidera grandement. Merci !

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.