Le Président du conseil départemental n’est vraiment pas content du tout que des associations et d’autres élus s’opposent à son projet de Championnat du monde en Haute-Savoie. Mais pas de souci. Il va expliquer.
Martial Saddier se veut limpide. « En fait, les gens ne sont pas contre, c’est juste qu’ils n’ont pas compris. On va leur dire que c’est bien et ils seront d’accord. De toutes les façons, un vélodrome, ça ne peut pas faire de mal : on fait tourner les gens en rond, ils ne réfléchissent pas, ils avancent sans savoir où ils vont, et il n’y a pas de point d’arrivée, ça nous gagne du temps pour aller du départ à l’arrivée. Quant à ce balourd de Jean-Luc Arcade, qui a aussi mis en ligne une pétition avec ses potes des Aravis, franchement, je comprends pas son opposition : il faut beaucoup de bois pour construire la piste d’un vélodrome alors il devrait être content : il va pouvoir couper tout un tas d’arbres, c’est ce qu’il préfère faire dans la vie. Ce projet aurait dû au contraire nous réconcilier. »
Stratégie et petites roulettes
Martial Saddier reconnaît qu’effectivement, lors de la première délibération du 17 janvier, il n’était pas encore question de vélodrome et que c’est grâce à cette omission que les élus avaient voté pour le projet. « Faut pas être complètement bobet, si j’avais parlé du prix du vélodrome, ils m’auraient tous rembarré. Je faisais comment pour aller gratos en Australie, du coup ? ».
Notre journaliste relève que même si les recours ont été rejetés, ce projet coûte cher et pose la question des pistes cyclables pour les mobilités quotidiennes. « Quoi ? Mais ça va pas la tête ? Pour que les écolo puissent venir m’emm… en vélo au Conseil Départemental ? Déjà que la Charmot ne veut pas d’autoroute, si en plus on lui fait des pistes cyclables, mais où allons-nous ! ».
Même son de cloches du côté de Nicolas Rubin : « on fait bien ce qu’on veut. Fallait pas nous élire. Maintenant on bétonne où on veut et au prix qu’on veut. Et puis au moins, avec la fédé française de cyclisme, plus personne aura de doute sur la place qu’on laisse aux femmes par chez nous : à l’arrière ! »
Les articles de cette catégorie proviennent des propositions de nos lecteurs, que nous publions ici in extenso sous forme de chroniques dans le cas où le texte a plu au comité éditorial mais que le style ne permettait pas de l’intégrer à nos parutions habituelles.
Soyez le premier à commenter