Surpris par la fin de la grève, un homme meurt sous un train

"Des cheminots qui bossent un 31 décembre...j'ai jamais vu ça !", tempête le maire de Perrignier, suite au décès d'un homme de 63 ans au passage à niveau de Perrignier.

Après plusieurs semaines de débrayage, les cheminots grévistes d’Annemasse (ville outrageusement de gauche au cœur de notre beau département à droite) ont suspendu leur mouvement pour le Nouvel An mais n’ont pas prévenu les usagers de la reprise de leur travail. Un homme de 63 ans a ainsi été surpris et est décédé au passage à niveau de Perrignier ce samedi 31 décembre vers 16h30, comme le relatent nos confrères du Messager. Un incident qui s’est reproduit quelques jours plus tard.

Les syndicats n’avaient pas daigné avertir les frontaliers

Claude Manillier, maire de Perrignier, s’est offusqué de cette reprise si soudaine et inattendue : « On n’a pas l’habitude de voir des cheminots bosser ! », insiste celui qui avait déjà durcit le ton à l’encontre des usagers du train il y a quelques mois. « C’est tout de même des agents de la SNCF… ils sont normalement en grève jusqu’à la fin de l’année et ne reprennent pas le boulot un samedi 31 décembre ! Je n’ai jamais vu ça … bientôt, on va se surprendre à les voir travailler après 17h ! C’est à ne plus rien comprendre à la lutte des classes ! ».

Toutefois, une reprise de la grève n’est pas exclue face à de telles remarques du premier édile de Perrignier. « Les syndicats à l’origine de ce mouvement se réuniront prochainement pour donner une suite à cette grève suspendue », précise le syndicat FO qui reconnait qu’après cinq semaines de grève et une telle perturbation sur le Leman Express, plus personne ne s’attendait à voir un train en gare de Perrignier.

Dépôt de plainte pour mort inopinée 

Suite à de très nombreuses doléances de la part d’usagers qui ne décolèrent pas d’être retardés dans leur trajet, FO envisage également de porter plainte contre l’infortuné de 63 ans qui s’est tué en osant s’aventurer sur les rails de la gare. « Quelle honte de se laisser mourir au moment où j’allais chercher mon salaire en Suisse », entendait-on dans la rame.

« À cause de lui, je suis arrivé en retard au bureau de change de la Migros et ils n’avaient plus que des petites coupures, vous imaginez le risque que j’ai pris en me baladant avec 500 billets de 10 euros », s’exclame un usager furieux.

Du côté des syndicalistes, c’est un autre son de cloche : « L’accidenté était sans doute un embusqué qui devait passer son temps en télétravail… salaud de frontalier ! Il ne connaissait même plus les horaires du Leman Express, c’est uniquement de sa faute ! »

Télétravail risqué

En effet, la Suisse et la France ont récemment entériné une solution pour l’imposition des revenus du télétravail : dès le 1er janvier 2023, le télétravail sera possible jusqu’à 40% du temps de travail par année sans remettre en cause l’Etat d’imposition des revenus d’activité salariée, notamment pour le personnel frontalier.

Compte tenu de ce récent accident, cette prolongation du télétravail n’est donc pas sans risques pour la santé de nos concitoyens qui traversent la frontière quotidiennement pour leur travail, alors qu’ils se disent déjà très en colère. L’Amicale des Frontaliers a donc logiquement demandé une prime de 15 000 francs suisses mensuels pour chaque frontalier afin de veiller au bien-être de nos compatriotes.

Les négociations avec le canton de Genève sont en cours…

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