La sécheresse a mis un coup d’arrêt à l’arrosage puisque la plus grande partie du département a basculé en niveau “crise”. Les agents communaux doivent donc trouver des occupations.
La situation s’est aggravée fortement et de nombreux secteurs sont en niveau d’alerte maximal. De nouvelles interdictions concernant l’usage de l’eau sont donc entrées en vigueur. La Préfecture interdit par exemple à tous les agriculteurs d’arroser et les collectivités ne peuvent plus arroser les stades ou les fleurs.
Sous le bitume, la blague
À Annemasse comme ailleurs, déjà depuis l’alerte renforcée il y a trois semaines, les espaces verts et les massifs fleuris ne peuvent plus être arrosés et les surfaces ne doivent plus être nettoyées.
L’agglomération met d’ailleurs à disposition sur son site des conseils pour économiser l’eau.
Pourtant, des lecteurs annemassiens nous ont demandé cette semaine pourquoi ils ne pouvaient pas arroser leur géranium alors que leurs trottoirs transpirent le foutage de gueule.
N’écoutant que notre courage, nous avons envoyé un de nos grands reporters dans cette ville hostile pour y voir plus clair.
L’oisiveté mère de tous les vices
Nous sommes allé à la rencontre de ces agents municipaux qui, en pleine sécheresse et alors que leur Ville demande à tout le monde de faire des efforts d’économie en eau, déversent des litres sur des trottoirs pas trop sales de la quatrième ville de France la plus inégalitaire.
Gérard est l’un d’eux. En bougonnant, clope au bec, il explique : « Bah avec les collègues, on peut plus rien faire, la préfecture nous a retiré tous nos petits plaisirs. On peut plus s’occuper des fleurs, on peut plus entretenir les espaces verts, à des moments donnés on en a marre de jouer à la belote alors on va chercher les fonds de cuve d’eau de pluie et on va arroser ce qui risque rien »
C’est ainsi que le personnel communal se retrouve à polisher le goudron. « Juste pour retrouver les sensations qui nous ont amenées à faire ce métier », glisse Didier, dit “Dédé la citerne”.
Que nos lecteurs se rassurent : ce n’est donc que pour la santé psychologique de ses employés que la Ville d’Annemasse enfreint les différentes interdictions, relayées en nombre sur les canaux officiels de la Mairie.
Soyez le premier à commenter