Alors qu’il y a quelques jours, une personne sans domicile fixe était retrouvée morte dans le sas d’un Crédit Agricole d’Annecy, des faits similaires se sont produits dans l’agence de Veigy de la même enseigne bancaire.
Les habitants du Chablais sont pourtant habitués à devoir fournir des bulletins de paie 4 fois supérieurs au montant du loyer et à mobiliser en plus leurs deux parents comme caution solidaire, même a 42 ans.
Malheureusement, Jérôme Foutu, programmeur de 39 ans venu travailler à Genève, ne devait pas être au courant de ces pratiques locales, ce qui lui a coûté la vie.
Rappel des faits
Jérôme arrive dans le Chablais fin juin sur un coup de tête. Sous le charme de la région, il croit qu’il va faire beau tout le temps et que ce sera sans cesse une ambiance de vacances. Et quand on vient de Migné-Auxences, près de Poitier, tout semble plus beau.
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En moins d’une heure de recherche, 47 agents immobiliers et 29 courtiers l’ont contacté. Ils ont tous “la perle” qu’il lui faut. Son choix se porte finalement sur un charmant petit studio en attique à 950€ par mois. Le loyer lui semble dérisoire puisqu’il vient se signer un contrat en Suisse pour gagner 3700 francs par mois.
Premier problème : l’agence lui demande de justifier un salaire quatre fois supérieur au loyer. Or, il aurait donc dû gagner 3800€ pour assurer son loyer de 950€. Jérôme est donc contraint de prendre un petit boulot supplémentaire pour faire la plonge chez un restaurateur pris pour un sanglier fou. Payé 2€ de l’heure à briquer les restes de joues de porcs confites à 40 balles, il s’en sort.
Mais les ennuis s’accumulent. Il doit maintenant fournir ses trois derniers bulletins de paie ainsi que ses extraits de compte, son arbre généalogique sur 6 générations, son génome, effectuer un don sanguin et payer six mois de loyer d’avance en guise de dépôt de garantie.
Obligé de contracter un crédit
Mais Jérôme Foutu n’a pas encore commencé son nouveau travail et n’a donc pas de quoi confier tout cet argent d’un coup à la gentille agence immobilière qui ne fait que son travail. Il se voit donc contraint de faire un crédit à la consommation pour payer la caution de son appartement.
Le pauvre homme s’arrête donc un matin dans l’agence du Crédit Agricole de Veigy-Foncenex, bien connue des frontaliers. Il explique sa situation, qui n’étonne guère le banquier, et formule une demande de prêt, qui est acceptée oralement par la banque. Mais 6 jours plus tard, toujours pas de nouvelles, il relance et un conseiller lui conseille de vérifier dans sa boîte aux lettres. Jérôme explique qu’il n’a pas de boîte au lettres puisque c’est justement pour trouver un logement qu’il demande ce prêt.
Entre temps, le studio a évidemment été loué à quelqu’un d’autre et Jérôme commence à ne plus avoir les moyens de vivre à l’hôtel.
Il décide donc de prendre le problème à l’envers et de demander d’abord son prêt. Mais il apprend, toujours oralement, que son profil ne correspond soudainement plus aux critères de la banque. Il formule alors par écrit une demande de justification et on lui demande de patienter. Patienter jusqu’au drame que l’on connaît.
Épuisé d’attendre, Jérôme Foutu s’effondre un samedi matin dans le sas de sa banque et comme les banques sont fermées le lundi, personne ne l’a retrouvé avant le mardi suivant, inanimé.
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