Plus de 1000 bénévoles ont répondu présents pour sortir plus de 3,5 tonnes de déchets du Léman. Pour la 12e édition de ce nettoyage, des choses parfois insolites ont été remontées à la surface, à l'instar de la probité de certains élus.
Tandis que de jeunes hippies se plaignent du comportement du bourgmestre qui voudrait leur voler leur goûter au sésame, l’ancien maire Jean Denais s’en tire à bon compte et se balade en ville, la mine basse, en soupirant bruyamment en sifflant Hurt de Jhonny Cash.
C’était sans compter sur l’aide précieuse d’un bon millier de bénévoles réunis les 25 et 26 mai derniers pour procéder à un grand nettoyage du Léman. Parmi les 3,5 tonnes de déchets que les gens du voyage et autres monchus ont jeté dans le lac, on a enfin retrouvé l’intégrité de l’ancien maire. Elle culminait à l’envers à pas moins de 200 mètres de fond.
Pas d’emballement
Comme chacun le sait, la Messagère est à deux doigts de vendre le dernier rein du rédacteur en chef pour payer ses frais de justice. Il est donc exclu pour le journal de citer les rumeurs sur l’ancien édile, interdit de calomnier à l’emporte pièce même si l’un dans l’autre, ça va mal se passer quoi qu’il arrive.
Par exemple, il nous est impossible de reprendre des on-dit et de colporter que l’ancien maire a reçu des mallettes pleines de billets comme dans les films ou qu’il a géré la ville de Thonon comme une partie de Monopoly. Impensable également de dire que son mentor était un célèbre Peaky Blinder lyonnais ou que “monsieur 10%” traficotait des appels d’offres pour se mettre bien avec ses potes. C’est vrai, personne ne le sait donc personne ne peut rien affirmer ou prouver. Et si tout ça n’est donc que de la médisance sans preuve, cela n’alimente pas le débat public.
Les faits avant tout et une chose certaine, c’est que l’ancien maire a été reconnu coupable de prise illégale d’intérêts par le tribunal correctionnel d’Annecy. Et c’est bien ce qui lui donne cet air si triste. Car cette condamnation a été injustement provoquée par la perte de sa probité, qu’il avait malencontreusement égarée au lendemain de sa première élection, le 19 juin 1995. “Dans l’euphorie de la victoire, elle m’a échappée, j’ai d’abord cru qu’elle était tombée entre deux dossiers et finalement je ne l’ai jamais revue“, détaille l’intéressé.
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Mais que faisait-elle ici ?
La semaine dernière, la surprise a donc été de taille quand les plongeurs ont retrouvé par hasard cette intégrité du maire sortant. L’histoire est belle et comme toujours, nous sommes allés sur place pour rencontrer les protagonistes :
“Quand on l’a vu, on n’y croyait pas. Vous vous souvenez de la scène de fin dans le film A.I, quand le petit robot débile reste qué-blo devant la fée bleue ? Et ben c’était pareil. Un lumière bleutée a attiré Michel et c’est là qu’on est tombé dessus ! L’intégrité de l’ancien maire ! Ça devait faire un bail qu’il l’avait fait tomber ici. Elle était coincée dans un vélo Peugeot tout rouillé, entre des moules et un agent du fisc.”
Désormais habitué à vivre d’air pur et d’eau fraîche, le maire n’a cependant pas souhaité la récupérer. “Qu’est-ce que vous voulez que je foute aujourd’hui avec ça ?!” aurait-il déclaré. D’après la main du roi Philippe Lahotte, il s’agit là d’une “bonne leçon pour les bobo-écolos qui se plaignent encore et encore : n’oubliez jamais que c’était pire avant !”
Vernon Sullivan
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