C’est une demande qui reprend l’idée du Ministre de l’Intérieur. Alors que Matignon a, depuis, fait marche arrière, il semble que la Mairie de Thonon fasse office de bon élève.
“C’est encore en phase de test, mais dès à présent, les journalistes et correspondants du Chablais devront photographier le visage de chaque manifestant s’ils veulent pouvoir obtenir leur accréditation par le Service communication de la Mairie“, détaille Gérard Bastian, délégué à la police municipale, à la prévention de la délinquance et la tranquillité publique.
Objectif : protéger les photographes accrédités durant les manifestations sur la voie publique, alors qu’à la grogne des gilets jaunes puis des opposants à la sécurité globale succèdent désormais les protestations contre les mesures sanitaires. “Un accident est si vite arrivé“, remarque l’élu.
Le matériel ainsi enregistré devra être remis le jour même à la municipalité. “Les plus assidus recevront même un bon point et au bout de 10 points, ils auront une image dédicacée du maire et son ego posant dans le PC sécurité de la ville, devant les écrans qui recueillent les images des 7638 caméras de surveillance et entouré de plein de policiers dans leurs beaux uniformes“, précise Katia Bacon, déléguée à la communication et à l’innovation technologique.
Si les quelques habitants de gauche montent au créneau comme d’habitude, la mesure est accueillie avec admiration dans la capitale du Chablais.
“Le concept est fantastique et on s’en veut un peu de ne pas avoir eu l’idée nous-mêmes“, avoue le commandant du Service du Renseignement Territorial de Thonon qui ne cache pas qu’il était un peu débordé par la mobilisation anormalement élevée pour un mois de juillet.
En effet, le système de vidéosurveillance qui avait jusque là servi à verbaliser des manifestants à distance lors des rassemblements de cet hiver ne suffisait plus à repérer l’ensemble des opposants politiques.
Cette mesure qui vient moderniser la démarche sera la première gageur du nouveau service communication de la Ville, profondément réorganisé par la volonté du maire. Ce nouveau service sera désormais chapeauté par un directeur de la communication chargé de propager la bonne parole et les miracles accomplis par la municipalité.
Mise en place et entrée en vigueur dès ce week-end pour les rassemblements anti-pass.
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