La SPA est habituée aux abandons qui suivent immanquablement le salon du chiot. Mais cette année, il y avait du nouveau et notre envoyé spécial vous résume le vent de modernité qui souffle sur l'événement.
Le salon du chiot de Thonon se tenait ce week-end à Tully. Nos confrères du Messager avaient déjà relevé le fait que cet événement ne faisait pas l’unanimité, notamment en raison du nombre d’abandons de ces petites boules de poils pendant le mois suivant l’événement. Parfois même dès le lendemain, relevait l’hebdomadaire.
Une nouvelle formule avec des abandons immédiats
Pour régler le problème, les organisateurs avaient prévu cette année de nouveaux stands au salon de Tully, preuve que notre région vit clairement dans le présent.
Le plus populaire a sans nul doute été celui combinant l’adoption de chiots et leur expédition immédiate dans la rue comme un énorme enfoiré égoïste sans cœur.
Le concept est simple : vous adoptez un être vivant avec des rêves, des sentiments, de l’espoir et de l’amour à offrir, et vous le jetez au plus vite par une fenêtre prévue à cet effet présente sur le stand du salon. Plus besoin de rentrer chez vous, de lui acheter un coussin nul et un jouet à chier. Hop ! Par la fenêtre, Rantanplan ! Une expérience inoubliable qui est aussi prévue pour être vécue en famille, grâce entre autres à un petit escalier en bois coloré construit devant la fenêtre, permettant aux plus jeunes de grimper et de pousser le chiot eux même vers une détresse assurée, une souffrance sans pareille et une mort certaine !
La chasse est ouverte
Cette initiative originale et dans l’ère du temps a été largement saluée par les associations de chasseurs de la région, qui rappellent d’ailleurs que la chasse est ouverte en Haute-Savoie jusqu’au 15 janvier.
L’un d’eux s’est exprimé sur le sujet :
« Un peu plus de gibier déjà apprivoisé, voilà qui va égayer mes weekends ! Les faisans qu’on nourrit toute l’année, on en a un peu marre de leur tirer dans la caboche à bout portant, à ces piafs nullards. Mais un lachage de centaines de chiots qui ne cherchent rien d’autre que de l’amour, du contact, de la chaleur et une vie simple, ça c’est sûr, ça va bien nous arranger à nous autres ! T’inquiètes pas que j’m’en vais leur en filer de la chaleur, le canon de mon arme est tout fumant ! Comme ma … ! Ah non, j’allais faire une blague sur mon sexe mais il paraît qu’il ne se dresse plus alors ça me rend triste. Je dis “il paraît” parce que je ne l’ai pas vu depuis 2004 à cause que mon bide qui le cache. Mais c’est pas ma faute il a dit le docteur. Pour aller mieux j’ai lu sur Facebook qu’il fallait de la testosterone, alors j’ai acheté un pick-up en leasing et je vais masacrer des êtres vivants dans les forets, comme nos encêtres les gaulois ! Ah eux, leur sexe, il se dressait, croyez moi bien ! »
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Cruauté à distance
2022 et Web 3.0 oblige, une option est même disponible pour adopter et abandonner votre chiot directement depuis une application, sans bouger de la fosse à purin sur laquelle vous êtes assis ! En quelques clics et contre la modique somme de 1500 euros, vous choisissez la vie de quel animal vous allez briser. Vous pouvez décider de lui ajouter des accessoires, comme un petit chapeau en tissu qui a traversé le monde et qui a une empreinte carbone équivalente à un an de vie d’un employé de bureau au Timor Oriental. Une fois que vous avez tout choisi, hop, un collaborateur immonde se charge pour vous d’habiller votre nouveau meilleur ami à quatre pattes, de le pomponner et de le bazarder comme on jetterait le contenu des toilettes sèches d’un camping. Le tout est enregistré en vidéo et publié sur Youtube pour des souvenirs plus vrais que nature !
L’entreprise qui s’occupe de ce service, véritablesFDP.org, pense à mettre en place une offre permanente pour abandonner plus d’animaux en toute saison. Après tout, pourquoi se limiter à ce salon d’immenses pourritures ? Une campagne de recrutement de pures ordures et autres raclures de chiottes de festivals est donc en cours. Si vous êtes un tout petit bout de merde chaude pleutre, n’hésitez pas à envoyer votre CV à monégoismenadégalequemapuenteurfétide@FDP.org.
Place à la pédagogie
Les organisateurs se disent conscients des limites de leur modèle économique qui vise à mettre en relation des frontaliers seuls et tristes face à leur oseille avec des éleveurs de toute la France qui ont sevré de façon volontairement précoce les portées afin de les vendre plus vite et de déchirer le cœur de la mère qui s’empressera de refaire des petits alors que les chenils sont déjà pleins. « Il nous a semblé important d’apporter une dimension pédagogique à notre salon », insiste Betty Essanoc, la directrice. « Afin de nous assurer du savoir-être de nos visiteurs, un de nos stands assurait des ateliers tout au long de la journée »
Au programme : check-list pour un abandon réussi, les meilleurs endroits où abandonner son animal, comment revendre facilement le matériel imprudemment investi ou encore des jeux de rôles pour bien annoncer à son enfant qu’il ne reverra plus sa boule de poils.
« L’idée est vraiment d’améliorer l’instant en évitant le classique sac lesté dans le lac, même si avec l’arrivée de l’autoroute, les choses seront plus simples », poursuit la directrice. Même si cela implique de laver ses jantes après.
Un concept avec des chiots déjà morts
Mais ce n’est pas fini ! Vu le succès de ces nouvelles pratiques, pour l’année prochaine, un stand d’adoption de chiots déjà morts est à l’étude. Encore une fois, le concept est simple : au lieu d’adopter ces êtres sans défense, de les nourrir un peu puis de les jeter dans la rue comme une lâche poche à merde pour les laisser découvrir la vie dans le froid, sur les routes tueuses, au contact des animaux sauvages et d’une population névrosée sans cœur, on adopte directement un animal décédé ! Ceux-ci sont le plus souvent éclatés par un SUV avec une plaque suisse, empoisonnés par un vieux taré ou crevés par des alcooliques en gilet orange avec le permis de port d’arme.
Comme beaucoup de ces animaux proviennent des abandons de l’année précédente, c’est une véritable aubaine et le bilan carbone du concept est plus que respectable ! Tout se fait en circuit court, avec des intervenants locaux dont beaucoup de bénévoles. « On espère être labellisé événement éco-responsable par le Département », confie l’un d’eux. Un vrai coup de boost de la vie associative locale.
Il serait même question de dédier un évenement entier à ce nouveaux type d’adoption, mais reste à voir si le nom de « Salon du chiot crevé » attirera autant de monde que le salon plus classique !
Sinon, vous pouvez aussi faire un don pour vraiment aider les animaux en détresse et les courageux bénévoles de la SPA du Chablais. Merci à eux et merci à vous.
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