À l'occasion de la journée mondiale du braille qui se tient ce 4 janvier, une militante écologiste réclame plus d'inclusivité sur les routes pour les conducteurs non-voyants.
C’est une revendication pour le moins inattendue qui a agité la dernière réunion publique consacrée à l’éventuelle future potentielle autoroute chablaisienne qui aurait dû être construite il y a 50 ans.
Elisabeth Charmot, ancienne élue thononaise et militante de la première heure pour un monde inclusif et écoresponsable, a réclamé au Département de la Haute-Savoie et au concessionnaire Eiffage l’installation de panneaux en braille sur le tronçon de 16km. Une initiative, selon elle, destinée à permettre aux conducteurs non-voyants de bénéficier de la même qualité d’information que les autres usagers de la route.
Inclure tous les chablaisiens
“On parle sans arrêt d’inclusivité, mais que fait-on pour les conducteurs non-voyants ? Rien ! Il est temps de changer cela”, a-t-elle déclaré lors de son allocution, tout en brandissant une pancarte où l’on pouvait lire de petits points en gros caractères.
Face aux interrogations sur la faisabilité d’une telle idée, une habitante de Bons a rétorqué avec aplomb : “C’est typique du validisme systémique ! Ils peuvent très bien demander à un passager de toucher les panneaux pour eux. Voilà du covoiturage inclusif !”
Le Préfet, pris de court sur beaucoup de points de ce dossier, a admis ne pas avoir de solution toute faite à ce problème. “Nous saluons l’audace et l’imagination mais je crains que le budget ne nous le permette pas”, a déclaré un porte-parole du concessionnaire, ajoutant que 8€ l’aller-retour usait déjà largement de la propension des habitants à payer.
Avant d’ajouter discrètement : “On espère juste qu’elle ne demandera pas des radars à bruit sur les pistes cyclables…”
Les internautes, eux, se déchaînent. Certains applaudissent une “idée révolutionnaire”, tandis que d’autres ironisent sur la difficulté d’écrire en braille sur un panneau “Rappel : 110 km/h”. La militante, imperturbable, a déjà annoncé sa prochaine bataille : des clignotants connectés aux audioprothèses pour les sourds-muets.
Interrogé, le conseiller départemental Richard Baud est lui aussi resté assez stoïque : « Tout le monde sait qu’elle braille tout le temps« .
En attendant, les automobilistes continueront de lire leurs panneaux avec leurs yeux. Mais pour combien de temps encore ?
Serge Groleowl
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