Conte de Noël : Petit Pipou et les cheveux magiques Ep.1

Cette année, à l’occasion des fêtes de Noël, la rédaction a voulu innover et vous propose une fable tout public de circonstances. Toute ressemblance avec des personnes vivantes etc…

Il était une fois un enfant malheureux nommé Petit Pipou. Le pauvre petit était né sans cheveux.

Malgré les années qui s’égrenaient, ses joues se bombaient, sa tête grandissait, mais aucun poil n’y apparaissait.

Il vivait entre lac et montagnes, dans une région reculée, éloignée de toute civilisation. Un exil que Petit Pipou ne supportait pas plus que son crâne désespérément chauve. Le petit garçon était chaque jour un peu plus profondément angoissé par l’enclavement des mobilités multimodales ainsi subit. D’autant que son physique n’était même pas compensé par sa vivacité, à tel point qu’il ne parvenait pas à trouver la paix intérieure.

Très vite, son angoisse devint colère. Et sa colère devint vilenie. L’enfant était conscient que la vie ne l’avait pas gâté et il décida d’en tenir tous les autres pour responsables.

À l’école, il n’avait pas d’ami. Il se présentait à toutes les élections de délégué de classe sans jamais récolter de voix —ou très peu, de l’ordre de 2%— et les autres enfants se moquaient volontiers de lui, alors Petit Pipou se comportait comme un idiot pour leur donner raison. Il n’avait de respect pour personne, tenait tête à ses professeurs, insultait copieusement ou menaçait les gens qu’il croisait, faisait circuler des photographies avec des commentaires gênants pour railler les délégués élus et toisait systématiquement avec mépris son entourage chevelu. Il était devenu, de l’avis de tous, un nigaud. « Et on ne peut même pas l’inclure dans “nos chères têtes blondes” puisqu’il n’a pas de cheveux », s’exclamaient ses enseignants.

Mais si Petit Pipou se faisait expulser de chaque leçon, c’était pour servir un dessein secret : il allait confier son goûter aux premiers de la classe qui, en plus d’avoir des cheveux, étaient intelligents et acceptaient de le conseiller en échange de ses Pim’s. C’est ainsi qu’il réussit à semer la zizanie en invoquant des lois avec des motifs farfelus et en jouant la comédie. Mais après avoir fait intervenir 72 fois la vie scolaire pour des plaintes extravagantes, scié un arbre dans la cour, vandalisé le local de l’infirmière, s’être pendu à la balançoire ou encore déposé plainte contre le directeur de l’école pour violation du principe d’égalité au motif que l’inadaptation de son crâne portait préjudice à ses chances de réussite dans la vie, plus personne ne le prenait au sérieux.

Il était encore plus la risée de tous.

Un beau matin de décembre, alors qu’il distribuait des tracts pour convaincre des gens de rejoindre son mouvement “Oui au désapprouvement”, un des élèves l’interpella :

« Hé, Petit Pilou, tu sais qu’est-ce qui n’existe pas et qui finit par “ar” ?

— Je… je ne sais pas, balbutia le petit chauve

— Bah le Père Noël, connard

Petit Pipou avait pris l’habitude de ne pas réagir aux quolibets et autre colifichets. Mais il ne pouvait pas le croire : comment le Père Noël, à qui il demandait religieusement chaque année des routes pour quitter plus facilement sa maison pouvait ne pas exister ?!

Il devait en avoir le cœur net…


À suivre…

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