Le Chablais félicité par Total pour son greenwashing

La capitale du Chablais obtient la palme du greenwashing pour l’année 2021. Un joli cadeau de Noël en avance mais bien mérité

Le verdissage, aussi appelé éco-blanchiment par les puristes, est une méthode consistant à communiquer avec un argument écologique mais de manière trompeuse pour améliorer son image.

Chaque année, la Fondation Total récompense celles et ceux qui ont su déployer des trésors d’ingéniosité en la matière. Entreprise française la plus polluante (hors banques) avec 488 millions de tonnes de dioxyde de carbone émises chaque année, TotalEnergies est en effet bien placée pour juger ces pratiques, elle qui nie le réchauffement climatique et tente de saboter les efforts politiques, tout en se présentant comme vertueuse.

Le Chablais sur le podium

Parmi toutes les initiatives bien hypocrites de l’année, la fondation a souhaité accorder un prix spécial à la région du Chablais pour ses « efforts considérables dans la récupération rhétorique et la dissimulation de projets dégueulasses sous des airs ecolo durant toute l’année, en jetant en prime le doute sur la légitimité des vrais écologistes ». Ce qui n’est pas sans rappeler l’admiration du maire écologiste de Grenoble, venu prendre exemple sur Thonon il y a peu.

Ont été particulièrement applaudis :

• Le projet du parking de l’Ermitage, en partie sur une parcelle naturelle et inconstructible pour sauvegarde et protection. Le projet est présenté sous des valeurs écologiques en raison de la présence des remblais du contournement. Le jury de la Fondation a jugé très couillue cette utilisation en raison de l’absence de cause à effet et d’un quelconque lien, ce qui a évidemment rendu son usage encore plus salué ;
• Le projet d’A412 dans son ensemble, qui présente la construction d’une autoroute comme écologique en déchargeant les petites routes alors qu’elle va en réalité augmenter les émissions de gaz à effets de serre de son propre aveux. Mais il faut reconnaître que ce postulat semble être un sport national ;
• Le projet de nichoirs à couilles, petite initiative bien utile pour faire beaucoup de bruit avec pas grand chose en passant pour des amis de la nature ;
• La réintroduction du Pygargue pour laquelle des municipalités comme Thonon et Allinges ont carrément déjà voté des subventions au profit de Fondations obscures et alors qu’aucune étude n’est terminée et qu’aucune autorisation de réintroduction n’a été encore délivrée ;
• La réhabilitation des talus du belvédère en un parc à 11 millions, ou comment dépenser du fric et mobiliser des pelleteuses en faisant croire à un souci environnemental.

Avec les félicitations du Jury.

Sabrine Ruceforg