
Ils restent fidèles à leurs principes. La vague verte survenue lors des dernières élections municipales auraient pu leur faire tourner la tête, mais il n’en est rien. Les présidents de différentes associations écologiques se retrouvaient cette semaine pour faire le point sur les combats à mener, revoir leurs éléments de langage et réviser l’état d’esprit des écologistes. « Être ecolo c’est avant tout une philosophie, être prêt à sacrifier son capital respect pour défendre des plantes », relève Michel, professeur au lycée de La Versoie, qui n’a pas hésité à prendre le risque d’être la risée de ses élèves pour s’engager contre la pollution.
Un engagement reconnu par sa hiérarchie, puisqu’il a été engagé pour brasser de l’air dans les salles de classe afin d’aérer de manière automatique, à l’instar du Lycée hôtelier (qui, lui, a fait le choix de purificateurs d’air mécaniques financés par la Région).
Des réunions salvatrices
Car ce genre de réunion entre écologistes est aussi l’occasion de se remonter le moral, s’entraîner à ne pas répondre aux attaques et apprendre à s’exprimer dans un langage compréhensible. « On est des gens normaux, on n’a pas l’habitude de parler pour être compris alors souvent on se laisse déborder par nos émotions et le message ne passe pas », constate Jean-Pierre.
Cette problématique, Elisabeth, élue écologiste à la mairie de Thonon lors du dernier mandat, s’y est mainte fois confrontée. « Comme on est un peu à la bourre pour sauver notre planète, je prenais la parole pour dire que ce qu’on faisait c’était de la merde mais du coup ça vexait tout le monde et personne écoutait », détaille l’élue verte. « On m’a tres souvent insultée, j’en ai vu des vertes et des pas mûres si vous me passez l’expression. »
Pour faire cesser ces insultes incessantes et cette marginalisation, les écologistes craignent de devoir « laisser tomber et de laisser cette société de consommation irrécupérable dans sa merde » en se rangeant derrière des idées plus à la mode, comme le renoncement aux libertés pour un peu de sécurité. « Ou alors le terrorisme », ose même l’un d’eux.
Mais en attendant, ils y croient encore et continueront un peu d’engueuler tout le monde.
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