Entre douleur et colère, zoom sur le drame qui se joue sous nos sommets

L’annonce de la fermeture des domaines skiables pour les fêtes a créé une vague d’indignation et d’inquiétude chez les professionnels de la montagne. Ils ont engagé une lutte aux côtés des élus pour tenter de sauver un pan de l’économie chablaisienne.

Mardi 24 novembre. 20 heures. Le monde s’écroule pour l’ensemble des acteurs économiques de la montagne. Peu sont directement épargnés quand beaucoup d’autres seront néanmoins des victimes collatérales des décisions annoncées.

Sur place, nous avons été au devant du drame provoqué par les mesures gouvernementales.

Le constat est glaçant. Des victimes qu’on ne pouvait soupçonner jonchent le sol.

Un sauveteur gémis : « C’est la mort de la profession.. avec cette fermeture, tous les touristes annulent leurs séjours ; quand ça va ouvrir on aura que les locaux, ils savent skier les mecs. Sans un hollandais qui se fait une jambe, un anglais bourré dans un sapin ou un Parisien perdu à chercher le dahu, j’ai pas de boulot moi ! ».

Une représentante du syndicat du personnel anglophone des stations, atterrée : « Ils ont incité les employeurs à embaucher en attendant le verdict et maintenant on est là, on va être réorientés sur de la clientèle locale. « Adieu la niolue ! » c’est des sauvages, ils parlent à peine français …l’enfer ».

Un gérant de restaurant d’altitude enchéri dans la douleur : « …ça fait depuis le premier confinement qu’on ne peut pas ouvrir. Notre situation est inédite, elle n’a aucun égal : c’est une mise à mort ! Ils pensent qu’on peut descendre travailler en plaine en attendant alors que personne ne gobe des omelettes dégueu à 30 balles là-bas ! Les touristes y sont plus rares, on a personne à arnaq***… même plus accès aux p’tits plaisirs de la vie ! » Et les soldes n’y ont rien fait.

Un canon à neige, flambant neuf mais pour autant meurtri nous confie : « On est pas considérés, et pourtant on est de plus en plus nombreux ! On pompe, on pompe, ils nous font cracher tout ce qu’on peut et ils nous mettent au repos avant la fin de saison. Et voilà maintenant qu’on se fait sucrer l’ouverture ! Tous des salauds… ».

Fanfoué, expert en fermentation hydro-alcoolique sous-terraine en tremble : « J’ fais qu’ des gnôles imbuvables. Sans un monchu a qui r’fourguer ma sapinette de Noël * ou une marmotine** qu’est-ce que je vais devenir ?! ».

Voici un court aperçu du drame qui se joue au pied de la montagne… qui nous avouait la larme à l’œil : « Les écolos pensent que c’est une bonne chose pour moi alors qu’en vrai j’adore me faire rider, qu’on me mette des coups de pelle, de dynamite, que les canons me crachent dessus, c’est trop fun ! Cette année j’ai l’impression de mettre mon manteau blanc pour un enterrement. »

Snif.

*au nom trompeur car dérivée non pas de la sapinette mais de la vipérine ; vipère à laquelle Fanfoué préfère une guirlande de Noël.

**Nous n’avons pas réussi a savoir comment il avait rentré la marmotte.

À LIRE AUSSI : Un vrai article sur le sujet

La Messagère Libérée est un journal associatif qui est gratuit mais qui a de nombreux frais pour exister. On a donc besoin du soutien de nos lecteurs pour continuer à vous proposer du contenu de qualité : partagez nos articles, parlez de nous et contribuez à notre action par un don, ponctuel ou régulier !

Même 1€ ça nous aidera grandement. Merci !

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.