
L’affaire avait de quoi inquiéter. Le Messager rapportait le 5 mai qu’un élève de l’école Champagne, à Thonon, avait menacé ses camarades avec un canif semant l’émoi parmi les parents. Un père indigné déclarait : « Je ne veux pas que mon fils aille à l’école avec la peur au ventre. »
Ce n’est pas l’avis de Jean-Baptiste Baud, conseiller municipal d’opposition, fraîchement revenu d’une séance chez le dentiste et visiblement encore affecté par l’anesthésie.
Il s’est invité à réagir, tentant une récupération mais l’élu local semblait pourtant confus :
« F’est pas grave de courir après quelqu’un en portant un petit fien. Franfement, faut encouraver les veunes qui prennent des inifiatives et f’est furement un prolo qui fera un futur électeur de gaufe. Peut-être qu’il voulait lanfer une fafine de dog-walking partifipatif dans la cour de récré. F’est bien, f’est du partave, tant qu’il n’y a pas de falaud de patron qui fe cafe derrière tout fa. »
Interrogé sur la nature réelle de l’objet, un canif, Jean-Baptiste Baud a visiblement tiqué :
« Ah bon ? F’était pas un petit fien ? Pfou, dans fe cas… enfin… faut voir la marque du canif. »
Il a néanmoins tenu à clore l’échange sur une note positive :
« Quoi qu’il en foit, il faut encouraver les jeunes porteurs de projet. Et ve les invite à rejoindre mon parti, f’est mieux que de fumer des trucs au fond du préau. »
Un malentendu canin qui, une fois n’est pas coutume, égaye les chroniques locales d’un brin d’absurde involontaire.
Vincent Trime & Victor Segma
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