La fraîchement réélue députée d’Annemasse a déposé fin juillet une proposition de loi pour interdire l’élection des fichés S. Elle va désormais plus loin dans sa logique.
Sa proposition a fait largement réagir en Haute-Savoie et au niveau national, tant à droite chez nos confrères de Valeurs Actuelles qu’à gauche chez Libération. Nos confrères des Surligneurs ont cependant décelé de nombreux obstacles juridiques contraires à la Constitution. Qu’importe : le coup de comm était beau, octroyant à l’élue annemassienne un peu de lumière et les bonnes grâces de l’extrême-droite, poussant la députée à ne pas s’arrêter là et à s’attaquer à ceux qui écoutent encore du Luis Fonsi.
Tout-dou-ce-ment
Le fichier S, piloté par la Police et le Ministère de l’Intérieur, a cela de magique que n’importe qui peut s’y retrouver inscrit sans le savoir, pour menaces à la sécurité publique, sur une décision humaine sans passer par l’approbation d’un juge. Outil de renseignement qui permet de surveiller, le dispositif pourrait donc, comme le propose la députée, devenir un instrument politique. « Puisqu’on n’aurait plus besoin de séparer les pouvoirs exécutifs et judiciaires pour verrouiller le pouvoir législatif, je souhaiterait élargir cette méthode », annonce la parlementaire. Après avoir eu la gauche dans son viseur, c’est finalement d’autre perturbateurs qui seront concernés. « J’ai envisagé d’étendre le projet à l’interdiction pure et simple des candidatures issues des partis de gauches qui ne font que semer la zizanie en réclamant de la justice sociale, mais il faut s’attaquer au vrai problème qui gangrène notre société : l’alliance contre nature de la pop et du reggaeton. »
Après une loi sur mesure contre le député LFI-NFP Raphaël Arnault, sa nouvelle proposition cible donc directement les adeptes de la chanson la plus streamée de tous les temps : Despacito des Portoricains Luis Fonsi et Daddy Yankee, devenu la vidéo la plus vue de l’histoire de YouTube.
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« Protégeons nos institutions, c‘est une question de sécurité et de sureté nationale », insiste la députée. « On ne peut que s’interroger sur la pertinence d’autoriser des individus qui voudrait faire du corps d’une femme un manuscrit sur une plage de Porto Rico de pouvoir accéder à des informations ou à des lieux sensibles sans préavis et sans limitations de sécurité », ajoute l’élue, qui trouve « scandaleux » de siéger à l’Assemblée avec des représentants du peuples susceptibles d’écouter une chanson qui appelle à goûter la bouche de quelqu’un d’autre.
L’idée est donc qu’un représentant de l’Etat fasse passer un entretien à chaque candidat à n’importe quelle élection pour lui faire écouter différentes musiques et analyser ses réactions avant d’approuver ou non la possibilité de se présenter au suffrage du peuple.
D’après son entourage, pour renforcer la confiance dans les représentants, la parlementaire aurait envisagé d’exclure également des élections toute personne sous le coup d’une enquête pour corruption, harcèlement, détournement de fonds, abus de bien sociaux et autres financements illégaux, mais l’idée aurait rapidement été abandonnée sans explication.
« Personnellement, je trouve bien plus saines les paroles des Frères Jacques », conclut Virginie Duby-Muller.
Serge Groleowl
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