Le DGA de la ville de Thonon s’explique après sa garde à vue : « Je me suis juste trompé de bouton »

Fait rare : le conseil municipal thononais d’hier s’est terminé par une délibération à huis clos pour évoquer le cas de Denis Bouclon, Directeur Général adjoint des services. En exclusivité, La Messagère fait le point. 

Placé en garde à vue le 15 février dans le cadre d’une enquête du Parquet de Thonon pour « envois réitérés de messages malveillants émis par la voie des communications électroniques » après qu’il ait envoyé des centaines d’invitations Candy Crush à tout son répertoire professionnel (et quelques autres méfaits mineurs), le DGA de la ville de Thonon Denis-Paul Bouclon-Sintzer va comparaître sur reconnaissance préalable de culpabilité.

Une enquête trop facile

Le malheureux fonctionnaire reconnaît la malchance de ne jamais avoir vu aucun film d’espionnage, ni aucun épisode d’aucune série policière. Ce qui lui a valu d’être extrêmement rapidement repéré par la Police judiciaire d’Annecy.

« L’enquête a été d’une rapidité légendaire, on avait jamais vu ça », relate Omer Dalor, l’inspecteur en charge du dossier. « Il nous a suffit de faire quatre clics et d’appuyer sur une seule touche avec un doigt pour récupérer l’adresse IP de l’expéditeur dans les métadonnées d’un des messages, puis de la coller sur le site monipfacile.com afin de savoir où était connecté l’appareil servant à envoyer les communications électroniques susmentionnées. »

Le réseau en question était celui de la mairie de Thonon. Un coup de fil plus tard au responsable informatique et le bureau était localisé. « En fait le plus long, ça a été de sortir la voiture du parking et de traverser le centre-ville à l’heure de la sortie des classes pour aller jusqu’à l’hôtel de ville », se souvient Jonathan Quetoi, gardien de la paix dans la capitale du Chablais.

Denis Bouton s’est trompé de bouclon

« La vérité, c’est que j’ai des gros doigts et je me suis trompé de bouton », plaide le pauvre bougre. « Je regrette ce que j’ai fait, mais c’est pas si grave, c’était juste des invitations Candy Crush, on est quand même loin de l’arnaque du Malien qui offre son héritage. Si seulement j’avais su ce que c’est une adresse IP, j’aurais pu utiliser NordVPN. »

D’après nos informations, si le huis clos a été demandé par l’édile, ce n’est pas pour décider d’un licenciement mais plutôt pour vérifier que les codes d’invitation étaient bien valides et donnaient droit à des bonbons bonus. Astrid Baud-Roche, qui a vainement tenté une récupération politique, reconnaît quant à elle avoir profité d’une des invitations pour enfin franchir « ce putain de niveau 2801« , moment charnière du jeu.

Masterclass de troll

Loin d’être ennuyé par la municipalité, l’employé se serait au contraire vu proposer d’animer un cours en échange d’une remise de peine. « Lahotte s’est dit très intéressé d’en savoir plus sur comment faire chier les gens en masse mais discrètement », murmure une source proche du dossier, en référence aux faux profils qu’anime l’adjoint sur les réseaux sociaux pour défendre la politique du maire. Interrogé à ce sujet, le principal intéressé n’a pas souhaité répondre, préférant relever que ce qui l’embête le plus, c’est d’avoir été dénoncé « par des gens à qui je filais des super sugar blast et qui n’en ont même pas plus profité que ça ».

Le cas aurait même été évoqué au sein de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) comme « exemple à suivre quand on est journaliste d’investigation pour faciliter la surveillance des sources et le travail du renseignement français ».

Serge Groleowl sur une idée de DL


Cet article est sponsorisé par NordVPN, l’application d’anonymat sur Internet, recommandée par celui qui a été élu corbeau le plus pété au sol par nos confrères de L’oiseau Mag, un journal de la Ligue pour la protection des oiseaux

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