Elles seraient moins d’une trentaine encore actives. Mais pourquoi disparaissent-elles ?
Impossible d’en trouver une à proximité de la Rédaction. Les seules que nos pseudo journalistes ont réussi à dénicher sont maintenant pleines de bouquins comme à Margencel ou bizarrement aménagées comme à Perrignier.
Pourtant, il y a 20 ans, elles étaient 300 000 à travers le pays. Une telle disparition du fameux édicule a fini par intriguer notre responsable du service investigation. Un beau matin, en conférence de rédaction, il s’est décidé à jeter le pavé dans la marre et a lâché à ses collègues : « Personne s’est jamais demandé pourquoi il n’y a plus de cabine téléphonique nulle part ? »
La réponse était non. Personne ne s’était jamais posé cette question à la con. Et surtout pas notre rédacteur en chef, plus occupé à faire du buzz avec des titres “pute à clic” qu’à faire du vrai journalisme. Un peu comme l’ensemble de ses confrères, en fait. Mais bon, faut pas lui en vouloir, il prend exemple sur le Mensonger et le Daubé, après tout.
À la recherche de la tonalité perdue
Après de longs jours sans aucun sujet d’enquête, notre chef a finalement décidé de s’intéresser au dossier et nous a accordé 4 minutes pour réaliser une investigation fouillée et complète. Nous avons donc remonté la piste.
Pour répondre au pourquoi, on a décidé de commencer par se demander pourquoi. On ne voyait aucune raison valable de supprimer la possibilité de passer un coup de téléphone ou recevoir un appel en pleine rue.
Nous avons alors interrogé les maires alentours pour connaître les raisons de cet abandon. Aucun n’a souhaité répondre. Bizarre.
Puis nous avons sollicité Orange, qui nous a indiqué qu’ils n’étaient plus obligé d’entretenir le réseau de cabines depuis la Loi Macron de 2015 et qu’ils avaient autre chose a foutre, comme par exemple sauver des gens et sauver leurs employés.
À qui profite le crime ?
Si c’est Macron qui a lancé le mouvement de cette disparition, on s’est dit qu’il y a forcément un complot caché pour servir les intérêts maçonniques des banquiers illuminati. Alors on a passé un coup de fil à la député macroniste du coin : Marion Lenne. Après avoir consulté les différents lobbyistes qui l’entourent, elle a décidé de nous répondre qu’elle ne savait pas. Comme par hasard. On a donc décidé de consacrer 3 minutes de plus à notre enquête et notre rédacteur en chef nous a rallongé le budget en nous demandant de faire un long papier pour y caler une pub de plus. Déso.
On a alors décidé d’écrire sur un grand tableau toutes les utilités d’une cabine. Comme par exemple
- Téléphoner
- Recevoir un appel
- Se protéger de la pluie
- Lire le bottin
- S’enfermer pour s’exhiber
- Transpirer sans aller dans un sauna
- Coller son chewing-gum
- Choper le COVID
- Tourner un porno amateur
- Quitter la matrice
Et c’est là que nous avons mesuré l’ampleur de la conspiration. « Bon sang mais c’est bien sur », s’est exclamé note chef, bien décidé à cheffer mieux que les autres.
Si les cabines téléphoniques disparaissent c’est pour nous empêcher de nous en servir pour leur but premier : quitter le monde virtuel dans lequel les machines nous ont enfermé pour nous asservir.
Un nouvel espoir chablaisien
Heureusement, rien ne se perd, tout se transforme. Pour pallier ce complot visant à nous garder prisonnier, la révolution est en marche et l’oracle a trouvé son élu : Jean-Christophe Andernaz, alias NeoZ. D’après les informations que nous avons pu recueillir, son combat a déjà commencé. Il s’entraine depuis 20 ans pour permettre aux chablaisiens de sortir du monde irréel dans lequel nous sommes enfermés, par le biais d’un nouveau stratagème des temps modernes : une autoroute. Mais qui prendra la pilule rouge avec lui pour descendre dans le terrier du lapin blanc ? Pour l’heure, le combat fait rage et il semble que la majorité préfère la petite pilule bleue, au regard des derniers scrutins.
Malheureusement, nous avions usé de tout le temps qui nous avait été accordé pour cette enquête et nous avons donc dû publier notre papier sans avoir pu aller plus loin.
Mais désormais, nous sachons.
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