La Brasserie St-Jean explique sa mauvaise ambiance par son concept parisien

Interrogée sur l’exécrabité de son personnel, la gérance de la Brasserie St-Jean de Thonon explique qu’elle applique en fait un concept 100% parisien. Reportage. 

Sur internet, les avis négatifs relèvent tous la même problématique : des serveurs désagréables, malpolis, qui ne connaissent pas la carte ou qui prennent les commandes en levant les yeux au ciel sans décrocher un mot. Sur Tripadvisor, les retours sont majoritairement « médiocres » ou « horrible ». Interpellée sur le sujet, notre rédaction a voulu en savoir plus et permettre à sa gérance d’apporter des précisions. 

Concept-store capital 

« Pas de bonjour », « aucun sourire », « politesse inconnue », « accueil déplorable ». Ce genre de commentaire est légion en ligne quand on se renseigne sur la célèbre Brasserie St-Jean de la Place des Arts. « Bel endroit mais service déplorable ». 

Christophe, le gérant de la société, réfute les reproches qui sont formulés à son endroit. « Ce que les gens n’ont pas bien compris, c’est qu’en rouvrant ce célèbre établissement historique, je me suis inspiré de grandes institutions parisiennes« . Et qu’est-ce qui fait l’identité des brasseries de la capitale si ce n’est l’accueil hautain ?

« Voilà pourquoi je demande à nos serveurs de parler le moins possible aux clients, ne pas les regarder, marmonner de manière impatiente et reprocher aux consommateurs de s’être assis sans autorisation.« 

Le gérant ne cache par qu’il a aussi pour modèle la chaîne de restaurants Karen’s Diner, dans lequel les clients viennent pour se faire insulter

French touch

L’accueil n’est donc pas déplorable mais au contraire très travaillé. L’idée est donc à la fois de ne pas dépayser les touristes parisiens tout en dépaysant les consommateurs locaux. « Pour recréer cette ambiance si particulière, je fais un gros travail de recrutement en embauchant par exemple des anciens vendeurs de chez Zara« , poursuit le gérant. 

Le tenancier ne s’arrête pas là et accueille également du personnel en formation grâce à un échange universitaire avec des élèves du Master 2 café parisien lancé par Le Bouillon Chartier. « Pour grossir le trait, je leur apprends aussi à reconnaître ceux qui ne sont pas frontaliers pour leur faire sentir qu’ils ne méritent aucun respect« , ajoute le responsable de salle. 

Patience mère de sureté 

Autre reproche : la lenteur du service. Certains clients racontent dans leurs avis être parti après 40 minutes d’attente sans qu’aucun serveur ne soit venu prendre leur commande. Mais certains sont plus persévérants, à l’instar de John Athen, qui est là depuis près de 4 ans à attendre son chocolat viennois. Quand notre journaliste s’approche de lui, il écarte quelques toiles d’araignées afin de répondre à nos questions, étonné qu’on le remarque enfin : « Ah mais vous me voyez, vous ?« , s’exclame-t-il. 

« À l’issue des confinements, j’ai eu très envie de boire un Nesquik avec de la chantilly industrielle. C’est vrai que 6€ pour ça c’est cher mais je voulais sortir de chez moi, mais personne n’est jamais venu prendre ma commande, je pense que cette banquette dans le coin de la véranda est comme une cape d’invisibilité.« 

La gérance n’exclut pas d’ouvrir une franchise avec un café-concept basé sur la maltraitance. 

Théo Dora et Serge Groleowl

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