Une plainte de plus contre notre journal satirique

Une de plus. Une nouvelle procédure juridique a été récemment lancée à l’encontre de La Messagère Libérée.

C’est à notre connaissance la troisième fois que nous sommes mis en cause par une plainte mais, cette fois, à la différence des deux premières qui semblaient plus être de “simples” intimidations classées sans suite, les forces de l’ordre se sont présentées il y a quelques jours au domicile des trois membres du bureau de l’association et d’un partenaire.

Un papier à en-tête du Ministère de l’Intérieur nous invite à nous présenter au commissariat le plus proche pour être entendu sur des faits de diffamation.

Pour l’instant, malgré nos appels aux différents numéros indiqués, les policiers ne nous ont pas répondu. Édit : depuis, nos auditions avec le brigadier-chef se sont super bien passées, l’inspecteur en charge (qui s’est avéré être un de nos lecteurs) a été très professionnel.

Nous irons, évidemment, éclairer l’obligatoire enquête qui suit un dépôt de plainte et nous avons confiance dans notre système judiciaire. Nous irons prouver notre bonne foi, un peu honteux de faire perdre du temps à ces officiers qui ont certainement autre chose à faire qu’interroger des bouffons qui écrivent des blagues.

Car c’est bien cette tradition de bouffon du roi que nous perpétuons et qu’on retrouve dans toute civilisation.

Parodier fait partie de notre histoire

La satire existe depuis l’Antiquité, c’est même ce qui a permit au Siècle des lumières de chasser l’ancien régime. Le pamphlet, fusse-t-il anonyme pour garantir la liberté de ton de son auteur, a fait partie de toutes les époques françaises, de la critique des Croisades à aujourd’hui.

Cette particularité tricolore, nous sommes fiers de la défendre et cette plainte prouve que notre œuvre est utile à notre société. Parodier nos dirigeants et nos personnalités publiques est sain, même si les jeux de pouvoirs éteignent d’incroyables espaces d’expression comme l’ont été les Guignols de l’info en leur temps. Critiquer la “classe supérieure” a toujours été le baromètre d’une démocratie.

Nous continuerons d’être potaches, poil à gratter, décalés, drôles, voire ridicules ou affligeants pour certains. Nous continuerons de garantir la sécurité de notre dizaine d’auteurs pour publier nos articles humoristiques qui déforment la réalité dans un éclat de rire.

Notre ligne éditoriale a toujours respecté la loi et les droits fondamentaux des personnes parodiées. La jurisprudence fixe trois limites à l’humour : l’intention de nuire, le dénigrement idéologique et l’atteinte à la vie privée. Conseillés par des juristes et des avocats, avons toujours refusé de sortir des papiers qui pouvaient enfreindre ces règles.

Que va-t-il se passer ?

La décision finale de l’orientation à donner reviendra au Procureur, qui choisira s’il classe sans suite ou s’il poursuit notre modeste canard.

Mais nous restons plus déterminés que jamais à garantir ce drôle d’espace de libre expression que vous surnommez le “Gorafi du Chablais”. Surtout si nous devenons dérangeants. À l’heure où notre démocratie est classée comme défaillante dans l’indice mondial et où notre pays dégringole dans la liberté de la presse, il nous semble important de tenir tête.

Nous comptons sur vous, amis lecteurs, pour faire vivre notre petit journal satirique local. Abonnez-vous, partagez nos publications, envoyez des articles, adhérez à l’association. C’est le meilleur moyen de soutenir et motiver la douzaine de bénévoles à qui on reproche de faire des blagues.

La Messagère Libérée est un journal associatif qui est gratuit mais qui a de nombreux frais pour exister. On a donc besoin du soutien de nos lecteurs pour continuer à vous proposer du contenu de qualité : partagez nos articles, parlez de nous et contribuez à notre action par un don, ponctuel ou régulier !

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