
Mercredi, un tag a été découvert sur le mur d'un supermarché : "Un flic, une balle. Justice sociale". Il s'avère en fait que le message à la peinture bleue voulait donner de la visibilité au Tennis Padel.
Les habitants avaient cru à un sombre appel à la violence. Mais après enquête, il s’avère que le tag apparu sur un mur Thononais — « Un flic, une balle. Justice sociale » — n’était en réalité pas un violent message anti-police mais une invitation amicale adressée aux forces de l’ordre… à se mettre au padel pour se maintenir en forme.
« On a tout de suite pensé à une menace », reconnaît la commissaire Alix de Gaullier. « Mais en fait, c’était juste un coach sportif un peu maladroit dans sa communication. Depuis, on s’entraîne trois fois par semaine, et je peux vous dire que ça soude les équipes. »
Sport des riches et des bleus
Le padel, ce sport de raquette mélangeant tennis et squash, connaît un essor fulgurant. C’est le club d’Allinges qui a flairé le filon en premier en se faisant offrir les premiers courts de padel couverts de Haute-Savoie et manque déjà de créneaux.
Et l’arrivée soudaine d’une brigade de 28 policiers en short moulant et casquette de travers pourrait bien accélérer la tendance.
« Avant, les jeunes riches nous lançaient des regards hostiles avec leur pull sur les épaules mais aujourd’hui, ils nous lancent des balles », se réjouit l’agent Al Kolique, tout en exhibant sa tendinite flambant neuve.
Même les graffeurs se disent satisfaits de l’opération. « On voulait juste donner un peu de visibilité au padel et permettre à deux classes sociales de se rencontrer, pas créer un climat de tension. On va corriger le tag, ça sera “Un flic mal payé = une balle… de padel avec les riches”. Plus clair, moins ambigu », explique l’auteur présumé, désormais chargé de la communication de l’office municipal des sports.
Quant à Christophe Arminjon, le maire de Thonon-les-Bains, il voit dans cette initiative « un formidable moyen de réconcilier forces de l’ordre et jeunesse », avant de préciser : « C’est dommage qu’on n’ait pas pu chopper ce petit con avec l’une de nos 792 caméras de surveillance mais qu’importe, ça coûtera toujours moins cher que le canon à eau. »
De son côté, Astrid Baud-Roche ne cache pas sa déception : « Franchement, j’avais un boulevard devant moi avec une belle récupération politique, j’ai été la première à twitter en m’offusquant mais si finalement c’était pas un tag anti-flic, ça ne sert en rien mes ambitions d’élue de droite »
Dominique Labordji, Serge Groleowl et Victor Segma
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