Thonon financera l’accueil du Tour de France avec un mois de Zoé

Grande nouvelle : le Tour de France fera halte à Thonon-les-Bains en 2026. 
L’événement coûtera entre 100 000 et 150 000 euros, une somme rondelette pour voir passer le peloton pendant quelques minutes… 
mais qu’importe : la ville a déjà trouvé comment rentabiliser l’opération.

La Zoé radar, héroïne de la ville

Son secret ? Une petite Zoé électrique grise, équipée d’un radar et surnommée par les habitants “la sulfateuse à PV”. Véritable héroïne de la voirie, elle rapporte plus de 3 000 euros par jour en contraventions. À ce rythme, l’étape du Tour sera financée en un mois, le Tour complet en un trimestre. La mobilité douce, version Thonon : zéro émission, rendement maximum.

Quand les travaux mettent la Zoé au repos

Mais depuis quelques mois, le rendement s’essouffle. Les travaux omniprésents ont vidé les rues de leurs proies habituelles. Le maire, philosophe, s’en inquiète : “On a bien tenté de flasher les pelleteuses, mais elles n’ont pas de plaques.” Une injustice mécanique qui indigne jusqu’à la direction financière. Devant cette perte fiscale insupportable, certains élus ont même évoqué un décret municipal obligeant les engins de chantier à être immatriculés — une réforme de salubrité budgétaire, qui n’a finalement pas été retenue.

Quand le sport rencontre la fiscalité

Certains cerveaux municipaux ont alors eu une idée lumineuse : faire passer le peloton du Tour dans une rue limitée à 10 km/h, pour immortaliser les champions grâce aux radars tourelles dernière génération de la ville. Une façon élégante d’allier sport et fiscalité. Malheureusement, aucune rue n’était praticable — la plupart ressemblant à un parcours de VTT post-apocalyptique. Il a donc été décidé de suspendre temporairement les travaux, le temps du passage du Tour. Non pas pour la sécurité, mais pour la photo souvenir du radar.

Flasher les touristes, un bonus inattendu

“Nous en profiterons pour flasher les touristes, c’est bon pour l’économie locale”, a ajouté le maire avec un sens aigu du réalisme budgétaire. Après tout, il faut bien financer les énormes primes d’efficacité des agents municipaux, fiers conducteurs du joyau électrique communal et fins observateurs des armées de caméras installées.

Le Tour de France passera, les travaux reprendront, et la Zoé reprendra sa mission sacrée. À Thonon, on ne pédale pas dans la semoule : on pédale rentable.

 

Vincent Trime et Serge Groleowl avec Victor Segma

 

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