
Alors que Thonon entre dans une nouvelle phase de chantiers, l’édile lance la campagne en levant le voile sur ses ambitions avec un plan en béton.
La campagne municipale de 2026 se profile déjà à l’horizon. Christophe Arminjon, maire de Thonon-les-Bains (élu à la tête de la capitale du Chablais en 2020 après 20 années passées dans l’opposition), a surpris tout le monde en annonçant son arme secrète : si les électeurs ne le reconduisent pas, il promet de déclencher six nouvelles phases de travaux étalées sur dix ans, incluant la destruction et la reconstruction complète de la ville dès 2028.
« J’ai déjà un plan détaillé avec des pelleteuses prêtes à démarrer. On rase tout : rues, ronds-points, même le lac si nécessaire. Vous ne voulez pas de moi ? Alors vous aurez le Thonon post-apocalyptique que vous méritez », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, une pelleteuse miniature à la main.
Une stratégie « béton »
Selon son entourage, le maire aurait déjà fait établir un calendrier précis des travaux. Phase 1 : transformer toutes les rues en sens unique. Phase 2 : creuser une tranchée de 15 km au milieu du centre-ville « pour fluidifier la circulation » (plus grande encore que la tranchée historique du réseau de chaleur). Phase 3 à 6 : « surprise ».
« Il ne bluffe pas », assure un adjoint visiblement résigné, indiquant que les contrats d’engagements avec les entreprises de BTP sont déjà sur son bureau. « Nous avons même commandé les plots en plastique orange. Ils arriveront par camions entiers dès mars 2026. » L’édile se serait acheté son propre bulldozer personnel bleu et jaune pour sa campagne itinérante dans les quartiers.
Les habitants inquiets mais résignés
Du côté des Thononais, les réactions oscillent entre inquiétude et fatalisme.
« On a déjà eu des travaux dans tous les sens depuis plus d’un an, alors dix ans, ça ne nous changera pas trop », soupire Line Evitable, une commerçante.
Paul Émik, un autre habitant, plus philosophe, relativise : « Franchement, détruire la ville et la reconstruire, c’est peut-être la seule chance d’avoir enfin un parking qui tienne la route. »
L’opposition tente de riposter
Les opposants politiques, dépassés par cette stratégie de terre brûlée, cherchent encore une contre-offensive. « On pensait proposer plus de pistes cyclables, mais face à une menace de bulldozers, c’est compliqué », reconnaît Jean-Baptiste Baud.
En attendant, Christophe Arminjon continue de marteler son slogan de campagne : « Réélisez-moi ou dites adieu à votre trottoir. »
Théo Dora et Serge Groleowl avec Victor Segma
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